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  • Photo du rédacteurLa Sénonaise

Mes humeurs #3 : Tous les mêmes

Dernière mise à jour : 9 oct. 2020


Texte : Axelle DROT / Cette œuvre est protégée par les droits d'auteur donc laisse tomber.


Sans vouloir paraphraser le poète belge - je préfère préciser car un autre grand auteur, du non moins grand nom, La Fouine, a choisi le même titre des années avant ! Cocorico ! Ou pas. Pour cette fois, je range mon chauvinisme.

Grande est la tentation d'affirmer, d'après un patchwork d'expériences malheureuses noyées dans un bilan amer et désabusé, haut et fort, qu' "ils" sont tous les mêmes : les hommes, les autres, les beurres, les noirs, les cons, les jeunes, les vieux...

Pour une poignée d'abrutis, c'est tout le groupe qui prend.

Ils ont trompé leur copine, ils jettent leur masque dans la nature, ils cassent des bagnoles, ils dealent, ils achètent tout le stock de PQ, ils sont collés aux écrans, ils sont collés aux écrans...

Nous sommes à la fameuse "phase 2 du déconfinement" et c'est - presque - comme s'il n'y avait pas eu d'épidémie meurtrière. Il fait beau, les terrasses font le plein et on se fait la bise.

Le nez en l'air, moi aussi je savourais le printemps et le retour du fourmillement de la vie.

Ça m'a fait drôle quand j'ai vu ça. Comme un montage épileptique de tas de phrases toutes faites répétées à loisir et sans trop de fondement - "pour parler" - qui me sont venues.

C'est mauvais avant 3 ans, paraît-il que ça fait aux enfants des mains mal développées, une génération d'ados et d'accros qui n'a rien à dire à ses parents et des adultes qui ne répondent pourtant jamais aux messages vocaux de mamie.

Elles n'ont rien demandé, n'ont peut-être jamais tenu ce genre de discours mais c'était plus fort que moi avec mon esprit de "jeune".

Je voyais ces deux femmes "d'un certain âge" (elles étaient vieilles mais je suis délicate), attablée, en terrasse, un verre chacune gentiment rempli de Pierrer citron et le faciès gravement absorbé à la tâche. Les lunettes au bout du nez, le sourcil au plus haut et la tête relevée, elles avaient négocié le même angle pour voir le plus nettement possible leur engin. La même position comme deux poules en pleine concentration.

Ça avait l'air captivant. Si je n'avais pas eu une vie, j'aurais aimé savoir ce qui vaut d'être si concentré.

La position malhabile tenue si longtemps pour taper partiellement sur ce petit écran comme des graines peuvent être picorées, m'a fait sourire.

C'était peut-être une exception dans leur journée, une idée commune d'envoyer à cet instant un message d'anniversaire à leur amie du sud, un moment volé pas représentatif...

Mais je suis passée à ce moment-là et j'ai vu deux femmes âgées collées à leur téléphone, à la terrasse d'un café, sans se parler. Je suis peut-être moqueuse mais je n'ai pas pu m'en empêcher...

C'est sûr, nous ne sommes pas tous les mêmes, il y en a seulement qui cèdent à leurs propres clichés.

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